caravane, première rencontre au museo de la médecine maya a San Cristobal de Las Casas, Mexico, 2011

Publié le par Et si on s'envoyait en l'Ere

Réunion 1ère Rencontre Museo Me29-12-11

 

                Ils sont venus se rassembler au Museo de la Medicina maya tous ces volontaires animés par le goût de l'aventure et de la rencontre solidaire, formant la Caravana 2012 en partance pour la selva.    Venus de tous horizons mais en majorité issus de la mouvance de Terre & Humanisme: 4 animateurs en agroécologie (Fabian, MariDo, Marie, Sylvie); 2 bénévoles jardiniers /écoconstructeurs (David, Claire), la coordinatrice de l'ONG organisatrice Sierra, Marielle et. La chargée de mission internationale de T&H, Marie et 1 administratrice du C.A. MarieDo.

 D'autres complètent le panel de compétences techniques: Vincent,  le logisticien écoconstructeur avec Thibault;  Nathanaël (prise d'image/film), ainsi que Laurence avec ses ateliers psycho-corporels de bien-être, Virginie, spécialiste de la terre et nos 2 fiers à bras : Youri l’italien et sa force de découverte ; Netto, le mexicain également musicien ; enfin le couple sud-américain Laura et Esteban, architecte vivant en éco-village au Costa-Rica. 

                Pour la plupart, c'est la 2ème rencontre après ce mémorable week-end d'intégration de La Mérigue en Ardèche....à l'Amérique au Chiapas, à la fin de l'été dernier. Les efforts conjugués d'une 12aine d'entre eux avaient permis de restaurer des murettes, un avant-goût de la construction avec les moyens locaux.                                                                                         

A présent, il s'agit de monter une structure bois + toit de palme d'environ 70m2, la palapa qui accueillera visiteurs, séminaires et rencontres orientés sur le respect de la nature et de ses habitants responsables, dans la zone selva frontalière avec le Guatemala. L’objectif de ce projet, fruit de la rencontre de plusieurs dynamiques associatives : Sierra, Terre et Humanisme ; LigneNature-jardins partagés07, est de construire dans la selva une structure polyvalente d’accueil/rencontre/formation à l’agroécologie.                                                                         Le projet comporte également une mission de reconnaissance pour établir un diagnostic grâce aux enquêtes participatives de Marie et Fabian (évaluation pour T&H). Un autre objectif est de réaliser l’étude de faisabilité d’un film destiné à valoriser pédagogiquement ce projet auprès des publics. L’éducation à la solidarité internationale (EEDD) est enfin l’ un des objectifs du partenariat SIERRA/LigneNature ….en lien avec T&H pour les Assises EEDD-07?

Les associations s’impliquent à différents niveaux : Compitch, confédération de tradipraticiens mayas est le cadre juridique légitimant le projet dans l’état de Chiapas. Ses partenaires : Sierra pour le montage, la logistique, la coordination et Ligne Nature pour la communication (traduction et rédaction, les ateliers agroécologiques et le suivi pédagogique, sont à l’origine du projet. Terre & Humanisme en assure l’appui financier et le diagnostic ex-ante.

Cercle de parole-Présentation des membres de la Caravana… par eux-mêmes

Vincent: ex-compagnon bâtisseur, rencontre Sierra, puis volontaire depuis 2 ans 1/2 au Chiapas avec Compitch comme animateur en écoconstruction. Plaisir de construire une palapa pour des rencontres et des échanges. Importance de ce projet interculturel qui relie les gens à travers nos organisations. Compagnon de Lydiane, travailleur et marcheur infatigable.

Lydiane: étudie l'écologie, plusieurs campements déjà à son actif, adore croquer les carottes crues et se défoncer au travail manuel, de la couture au jardin en passant par le chantier, la coiffure…et j’en passe

Fabian: d’origine colombienne, animateur en agroécologie de T&H, venu faire son stage de terrain comme enquêteur participatif dans la communauté. (Ayant chopé la plus forte grippe de la caravana, il restera alité dans son hamac, aux bons soins de Eufemia. Interviews communautaires depuis sa barque de toile dans le corridor où il reçoit de nombreuses visites du voisinage).

Sylvie: garde et accompagnatrice-nature dans le PNR du Mercantour, animatrice agroéco de T&H, contente de rencontrer un groupe ainsi que la population autour des thématiques des plantes médicinales et de l’agroécologie. Souhaite aider les gens avec l'art-thérapie (peinture, modelage, cuisine...) sur un lieu d’accueil avec écoconstruction et jardins en permaculture.

Nathanaël: cinéaste journaliste apporte sa collaboration pour envisager un film: donc réflexion commune autour du campement

Esteban: architecte écoconstructeur, vit dans une écoaldea au Costa Rica, pratique la médecine holistique, la monnaie alternative, la CNV

Laura: sa compagne costaricaine crée des bijoux de pierres précieuses et semi-précieuses, adore le travail manuel

Laurence: voyageuse et volontaire polyvalente, partage de spiritualité dans ses séjours de volontariat

Claire: formation en micro-finance, volontaire à T&H, veut voir advenir le changement

Marie: représente officiellement T&H, contente de construire une belle palapa

David: jardinier, content de venir dans la selva, difficultés d’adaptation au groupe, fait des efforts !

Ernesto: colosse mexicain qui vit à Tzajala, fin joueur de djembé et de balles multicolores, rêve d’aller au Canada et en Europe

Thibault: travaille en France pour la réhabilitation des maisons, heureux de découvrir de nouvelles techniques, (sera le bouc émissaire de tout ce que la caravane compte de puces, moustiques et autres tiques)

Marielle: urbaniste de formation et coordinatrice de Sierra depuis 5 ans: aider à réaliser, à mettre en lien les organisations, les projets; souhaite s’investir dans la création d’un écolieu. A fait une formation ultérieure d’agricultrice dans ce but.                                                                                                                                Virginie: monitrice-éducatrice d'ados à problèmes en congé CDD ; Volontaire à Tzajala, où elle construit un four à dôme pour cuire sa céramique à partir de l’argile locale. Après une enquête auprès de potiers chapanèques, elle souhaite ouvrir un atelier dans la communauté Ha Omeca de Tzajala.

Flavio: indien tzeltal originaire de la Biosfera REBIMA, zone cacao. Permanent à Compitch au Museo.

Juan Ignacio : assesseur-conseiller-coordinateur des projets du réseau Compitch (rencontrera le groupe sur le terrain le dernier jour du chantier).

Gabriela : collaboratrice administrative de Compitch au Museo, présente le réseau à la Caravana.

 

Présentation COMPITCH  

    Réseau de 13 organisations (environ 400 acteurs) faisant initialement partie (années 70’) du programme institutionnel d'intégration du savoir indigène à la culture nationale : recensement des médecins et sages-femmes empiriques pour créer des organisations et avoir une représentation officielle.

    En 2001, l’organisation fait scission d’avec l’Etat lors de l’ ICBG Maya, projet universitaire étasunien pour faire de la bioprospection dans différents écosystèmes du globe. ICBG voulait contrôler et exploiter les ressources de la selva à partir de la collaboration des populations locales (accès aux ressources naturelles locales et aux savoirs ancestraux correspondants dans la zone des altos de Chiapas (San Cristobal de las Casas). Le Compitch fut alors sollicité pour participer à ce projet : rémunération pour enseigner les savoirs des plantes plus offre de partage des bénéfices à la vente des produits dérivés.                                                                       Les responsables locaux du Compitch se méfient et cherchent alors des assesseurs pour décrypter les objectifs cachés dans ces textes en apparence prometteurs. Ces derniers sont notamment différents en anglais et en espagnol : pourcentage de bénéfices différents (selon la demande du marché). La question des gènes et des brevets n’étant pas claire, les assesseurs décident de rejeter le projet  ICBG Maya. Ce sera le premier projet de bio prospection international annulé. A partir de là, le COMPITCH devient un réseau autonome pour renforcer notamment le statut des sages-femmes, la prise de conscience de l’importance de leur travail et des ressources naturelles ainsi que les convoitises dont elles font l’objet.

Le travail de PRODESIS (Programa de desarollo sustentable integral para la selva, programme de développement responsable intégral pour la forêt) commence en 2003 dans les communautés du sud-est des Chiapas mais il est mal perçu par les populations car trop inadapté aux besoins des populations. Ce fut le cas de la communauté de Santa Rita qui refusa les orientations trop dirigistes de PRODESIS.

En 1972, 10 familles de la communauté lacandone venue au XVIIIème du Yucatan sont déplacées par le gouvernement dans un « polygone » de plusieurs milliers d’hectares (la réserve de la selva lacandone). Il sera plus aisé à ce dernier de trafiquer le bois précieux en utilisant l’image de « communautés ancestrales lacandones », réactualisée aux yeux du grand public amateur d’exotisme. Les lacandons deviendront progressivement les factotums de l’Etat, en charge de l’écotourisme sur la route des grands sites mayas.

 En 2007, nouvelle étape dans la selva lacandone, le Pdt Calderon crée la réserve de la biosphère des montes azules d’un commun accord avec les communautés lacandones. Cette zone verte protégée, la REBIMA à haute valeur ajoutée par sa mégabiodiversité et ressource en eau sera entretenue par les services environnementaux des indiens qui devront du même coup abandonner la culture du maïs dans la selva. Le décret est publié sur Internet (sans carte explicative) mais pas annoncé aux autres ethnies (tzeltales) vivant dans la zone concernée et non régularisées au fil de l’histoire. Elles sont stigmatisées comme destructrices de la nature. La REBIMA est enregistrée comme propriété de la nation (propriété de la Secretaria de Medio Ambiente y Recursos Naturales-SEMARNAT) et commencent les expulsions.

L'Eglise (la paroisse d’Ocosingo) est l’auxiliaire des assesseurs-conseillers communautaires ; elle appelle depuis 2007 les organisations type COMPITCH à appuyer les communautés avec un travail social. Connaissance des dossiers, sensibilisation et formation des populations ont permis de freiner  les expulsions et de former les promoteurs de santé de la zone selva sur les connaissances médicales des tradipraticiens des zones concernées. Le réseau cherche maintenant à étendre à toute la réserve (REBIMA) le travail pionnier réalisé dans les communautés de la selva où les tradipraticiens de Compitch enseignent les ressources locales aux populations des ejidos plus récents.

Fin 2011, retour d’un nouveau projet de bio prospection allemand cette fois, 10 ans après l’ICBG Maya (voir traductions dossier Compitch et Blog Compitch). Caractérisé par la désinformation, ce nouveau projet ne dit pas où il va s’implanter mais comme il arrive directement après une « consultation environnementale» de 3 ans des populations (qui n’a en réalité même pas touché les véritables intéressés), les assesseurs craignent à juste titre de le voir à nouveau imposé par les pouvoirs publics (on parle de 6 millions d’€uros pour le Mexique comme droit d’entrée, avec l’appui de l’armée). Les responsables n’ont pas voulu délivrer l’information complète mais ils ont au moins signé le reçu de la demande d’information de la part des autorités indigènes.

Visite des différentes installations écoconstruites par Vincent Baron

Toilettes sèches, estufa mejorada (fourneau amélioré) équipée d'un ballon d'eau chaude, serre et buttes de permaculture animent les espaces vides autour des bâtiments du Museo. Un compost sera réalisé par l’équipe de volontaires au cours du séjour à SCC.

Visite du Museo, jardin de plantes médicinales et temascal (sauna maya). Fabrication de teinture-mère anti-diarrhéique pour la caravane avec les plantes du jardin.                                                                                   Repas au restaurant végétarien "Arco Iris", courses et départ pour Tzajala le 30/12 .

 

 

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